L’avenir des RH (1/2)

Dans les organisations auto-gérées, les fonctions dites « support », telles que les RH, sont appelées à disparaitre au profit d’une autonomisation maximale des collaborateurs. Les hommes (et les femmes) qui la composent étant également au cœur de ces entreprise, de ce fait le bien nommé service des ressources humaines y a certainement toute sa place mais il doit se réinventer.

Le rôle des RH dans l’entreprise de demain est double. Et d’abord, ce que je vais développer dans ce premier article, les RH sont garantes de la fluidité du fonctionnement de l’organisation.

Cette responsabilité est déjà bien développée dans de nombreuses entreprises en témoignent l’engouement pour la communication RH ou encore les Office ou Happiness Managers dont la mission principale est de créer du lien entre les collaborateurs. En favorisant les relations interpersonnelles ou inter-équipes la RH permet ainsi aux meilleures pratiques d’être partagées et essaimées. Alors petit-déj ? groupes de paroles ? newsletters ? podcast ou films ? Au-delà du choix de la forme de la communication, c’est donc le partage des raisons du succès des petites équipes autonomes qui prime.

En tant que facilitatrice de collaboration, la RH peut aller au-delà de la diffusion de messages ou de la création de communautés pour ne s’intéresser qu’à l’intégration des techniques de communication par les collaborateurs. Et si on musclait les médias et par là j’entends tous les moyens de communication : les techniques et les hommes !

La technologie informatique permet de partager en temps réel une foule de données liées à l’activité de chacun, la santé de l’entreprise, l’actualité en générale ou les préoccupations individuelles. Une fois les logiciels paramétrés, les câbles branchés et les serveurs installés, il faut sans cesse faire évoluer ces outils de travail et de communication et former chacun à leur utilisation. Et non ce n’est pas une lubie de cols blancs intellos ! La technologie est au service de la communication, tous les collaborateurs peuvent participer si les sites de production ou les collaborateurs en itinérance sont inclus, équipés et formés. Par exemple, le journal interne d’une entreprise dans laquelle j’interviens est alimenté pas les salariés qui ont souhaité rejoindre son comité éditorial.

La formation est également clé dans la communication : les hommes ont besoin d’être accompagnés, stimulés, rassurés face aux problèmes réguliers qu’ils peuvent rencontrer. Communication non violente, communication interculturelle, PNL, psychologie, codéveloppement ou coaching pourquoi pas ? selon le niveau, l’intérêt et les facilités de la personne concernée, la liste des formations destinées à améliorer sa communication interpersonnelle est longue. J’ai vu la progression de manageurs à qui nous avons ouvert des sessions de codéveloppement trimestrielles tant au niveau individuel, qu’au niveau de la communauté. Ils ont appris et appréciés de prendre le temps pour identifier puis exprimer leur ressenti et leur besoin pour être à l’écoute des besoins de leurs collègues.

Malgré l’attention portée à la communication, les organisations opales ne sont pas à l’abri des mésententes. Elles ont bien souvent défini avec soin des règles simples et des étapes incontournables pour résoudre les différends entre collaborateurs car aucune hiérarchie n’est responsable de trancher. Une des étapes de la gestion de conflit repose parfois sur la participation d’un médiateur. Cette personne externe au service et au sujet doit comprendre la source des tensions, connaitre et rappeler le fonctionnement du collectif en s’appuyant sur un processus structuré. Le retour à l’équilibre pour l’organisation ne signifie pas forcément le rétablissement de la relation initiale car une médiation peut aboutir sur le départ de collaborateurs. Mais grâce à ce spécialiste de la communication et de la relation qui maitrise également les règles de fonctionnement du collectif, le départ est souvent consenti et bien géré. Les médiateurs ont enfin la faculté de détecter les zones de conflit. Pris en amont, la communication entre les parties se rétablit plus facilement et le conflit se désamorce de lui-même.

Facilitation, formation et médiation, voilà un nouveau service que les RH peuvent offrir à l’entreprise, dans leur marche vers l’autogestion.